Les régions contre l'Etat ? En décidant de réunir aujourd'hui des sessions plénières pour dénoncer le projet de décentralisation du gouvernement, les présidents de région socialistes auront au moins réussi à faire parler d'eux. Cette mobilisation simultanée mais pas tout à fait unanime (lire ci-dessous) est censée refléter les inquiétudes des élus locaux devant la décentralisation «libérale» enclenchée par Jean-Pierre Raffarin.
«Légitimité». Pour dénoncer le transfert des 95 000 agents techniques des lycées et collèges aux régions et départements, ainsi que les conditions financières de la décentralisation, les présidents de région PS ont donc décidé de «prendre l'opinion à témoin». Et de jouer leur «légitimité» de terrain contre l'autoritarisme supposé du Premier ministre.
A trois jours des élections européennes, cette initiative concertée provoque la colère du gouvernement. Le nouveau ministre en charge du dossier, Jean-François Copé, qui ne rate pas une occasion de se faire mousser, a organisé hier une conférence de presse pour s'«étonner» de cette convocation précipitée des assemblées régionales. «Sans vouloir m'immiscer dans l'ordre du jour des collectivités territoriales, je m'étonne que les élus socialistes n'aient pas respecté le délai de 12 jours pour prévenir les élus de la réunion de la session plénière. Il y a des règles démocratiques élémentaires !» Réaction de l'entourage d'Alain Rousset, président de la région Aquitaine et de l'Association des régions de France