Londres, de notre correspondant.
L'«homme au complet blanc» est de retour. Quand Martin Bell couvrait les guerres pour la BBC, son éternel costume en lin lui servait de porte-bonheur et tenait lieu de gilet pare-balles. Lorsqu'il s'est présenté aux Communes en 1997 contre un conservateur accusé de corruption, son linge immaculé est devenu le symbole de son innocence politique. Ancien journaliste, ex-député, il refait aujourd'hui campagne sous la même bannière pure et indépendante.
Cette fois, ce sont les écuries européennes qu'il promet de nettoyer. A 65 ans, il part en guerre contre les privilèges et les frais de déplacement indus des eurodéputés. Il promet s'il est élu aujourd'hui de rendre compte chaque mois de ses dépenses, d'habiter réellement sa circonscription et de ne pas recruter de proches ou rémunérer d'emplois fictifs. Pratiques, selon lui, trop répandues à Strasbourg.
En Grande-Bretagne, tous les téléspectateurs l'ont vu tomber en 1992, au milieu d'un direct depuis Sarajevo, blessé par des éclats d'obus. Il a survécu et, cinq ans plus tard, affrontait Neil Hamilton, le député de Tatton, dans le comté de Cheshire, soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin, et devenu la figure emblématique de la déchéance des tories. Martin Bell a remporté l'élection, avec l'aide tacite des travaillistes et des libéraux démocrates qui avaient retiré leurs candidats. Grand pourfendeur de la corruption, il se présente comme un «politicien non politicien». Sa mission accomplie, il avait