«Et maintenant l'Europe sociale!» Le «tube» de la campagne du PS français n'est pas tout neuf : c'est même la version remixée d'un vieux morceau entonné... il y a quinze ans par Laurent Fabius. Tête de liste du PS aux européennes de 1989, le déjà ex-Premier ministre militait alors ardemment «pour une Europe du progrès social». Au soir du scrutin, il affichait même sa «satisfaction d'avoir porté au premier rang la préoccupation sociale». Dimanche, François Hollande fera sans doute de même tant le Parti socialiste martèle ce leitmotiv. Comme à chaque renouvellement du Parlement de Strasbourg...
Cette année, le PS a même initié un appel à «voter pour une Europe sociale» publié hier et cosigné par le patron du PS belge, Elio di Rupo, le président de l'Internationale socialiste (IS), Guterres, et celui du Parti socialiste européen (PSE), Poul Nyru Rasmussen (lire page 14). Ce texte prétend ériger l'UE en «grand modèle de cohésion sociale» et affiche notamment l'ambition de «mettre en place un gouvernement économique et social européen» et de «doter l'Europe d'un traité social» pour «harmoniser par le haut les réglementations nationales». Comme un écho, assourdi, des engagements adoptés le 17 avril par le conseil national du PS dans sa motion : «Une ambition socialiste pour l'Europe.» Audacieux, ce texte réclame un «traité» appuyé sur des «critères de convergence sociale» telles l'instauration d'un salaire minimum européen ou la réduction progressive du temps de travail dans les pa