Confisquée, pour un mois. Noël Mamère, le maire vert de Bègles, va devoir remettre l'écharpe tricolore dont il s'était ceint, le 5 juin, pour marier deux hommes. Hier, le ministère de l'Intérieur a signé un arrêté le suspendant de ses fonctions pour un mois, au motif qu'il n'a pas «respecté l'interdiction qui lui avait été faite par le procureur de la République», indique un communiqué de la place Beauvau. Circonstances aggravantes, il a donné «une publicité très grande à la cérémonie». Cette mesure sera effective dès qu'elle sera notifiée à l'intéressé. Depuis 1990, 37 maires ont été suspendus, la plupart pour refus d'organiser des consultations électorales. L'avocate de Noël Mamère s'en indigne : «Il y a deux poids, deux mesures.» Caroline Mécary cite le cas du maire de Bordeaux, Alain Juppé : «Il va être condamné, mais il n'est pas suspendu.» Elle a annoncé que Mamère allait saisir le tribunal administratif de Bordeaux, mais ce recours n'est pas suspensif.
Virulent. A droite, certains espéraient que le gouvernement aurait la main plus lourde. Le 8 juin, les députés présents à la réunion hebdomadaire du groupe UMP réclament la tête de Mamère. Ils veulent une sanction, vite. Espérant notamment mobiliser leur électorat antimariage gay à quelques jours des européennes. Alain Gest, député de la Somme, est particulièrement virulent. Pour finir de convaincre ses collègues, il explique : «Si on ne le sanctionne pas maintenant, on ne pourra rien dire le jour où le maire de Bègles d