Dans les quartiers chic, le dimanche, il arrive qu'on sorte l'épée. Et que parfois, au bout de la lame, le sang coule. Ce week-end, dans le bourgeoisissime XVIe arrondissement de Paris, deux fils de bonne famille, Bernard Debré et Laurent Dominati, s'affrontent en duel pour un siège de député. Tous deux sont de droite, ont grandi entre l'avenue Foch et l'avenue Henri-Martin (cases verte et rouge au Monopoly), présentent le même programme et ont les mêmes amis. A l'issue du second tour, le 27 juin, l'un des deux sera à terre. Il y aura mort d'homme mort politique s'entend.
PS à 11 %. Certes, il y a de quoi. Cette circonscription est un rêve, un placement électoral en or massif. S'étendant du Trocadéro à la place de l'Etoile, c'est une sorte de réserve naturelle de grands patrons, financiers, avocats d'affaires, hommes politiques. Giscard y habite, rue de Bénouville, et en pleine vague rose le PS atteint laborieusement 11 %. Le genre d'endroits où l'on peut croiser Yvon Gattaz, président du CNPF dans les années 80, pronostiquant la victoire de Debré : «Il convient mieux à la mentalité du quartier, Dominati devrait se présenter dans des quartiers plus populaires.» Avant de le retrouver souhaitant bonne chance au même Dominati. «Il n'y a pas d'enjeu idéologique. Le choix est entre deux hommes», résume le maire (UMP) du XVIe, Pierre-Christian Taittinger ; l'oeil malicieux, ce vétéran du conseil de Paris possède une exquise urbanité et les champagnes portant son nom.
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