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Libération

Borloo se voit en chevalier blanc du travail au noir

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Le ministre de l'Emploi veut renforcer les contrôles dans le bâtiment, l'agriculture, la restauration et le spectacle.
publié le 19 juin 2004 à 1h07

Cela devient une habitude : quand il veut faire passer une réforme, un ministre commence par dénoncer des abus, réels ou supposés. Présentant le 17 mai celle de l'assurance maladie, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, avait dénoncé les «10 millions de fausses cartes Vitale» en circulation, avant de pointer la surconsommation de médicaments et les faux arrêts de travail. Vendredi, Jean-Louis Borloo n'a pas fait autre chose en annonçant qu'il entend déclarer «une guerre impitoyable contre le travail illégal». «Il y va de la cohésion nationale !» a renchéri le ministre de l'Emploi. Une «cohésion» qui est justement l'enjeu du plan qu'il doit annoncer le 30 juin.

Mesures. «Quand il y a de l'économie souterraine, il n'y a plus de République», a ajouté Jean-Louis Borloo, dont c'était la toute première conférence de presse depuis sa nomination, le 31 mars. Son ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, s'est chargé de présenter des mesures qui concernent quatre grands secteurs : l'agriculture, le bâtiment, l'hôtellerie-restauration et le spectacle vivant ou enregistré (lire ci-contre). «L'action se justifie d'autant plus, estime Larcher, que dans ces quatre secteurs l'Etat est fortement engagé» sous forme de subventions culturelles, aides agricoles, allégements de charges à la restauration et TVA réduite pour le bâtiment.

Ces trois derniers secteurs sont responsables de «45 % des infractions constatées», estime Larcher. «Le manque à gagner pour la Sécurité