Problème trotskiste : comment, en deux ans, passer de 2 840 607 voix à 440 134 ? Le premier total est constitué des scores cumulés de Laguiller et de Besancenot à la présidentielle de 2002. Le second additionne les suffrages obtenus aux européennes par les listes LO-LCR. Paroles d'électeurs de la Ligue déçus par cette alliance.
Emilie, 28 ans, attachée de presse, ex-militante à l'Unef.
«Ma mère se prénomme Arlette. Mais Laguiller, je ne peux vraiment pas. En 2002, j'ai voté pour le facteur (Besancenot, ndlr). C'est purement protestataire. L'alliance LO-LCR ne me convient pas. Aux régionales, j'ai voté PCF, puis PS au second tour. Aux européennes, j'ai choisi les Verts.»
Julien, 30 ans, permanent associatif.
«J'aime l'ouverture de la Ligue sur la société. Je ne supporte pas le sectarisme de LO, son archaïsme. Je ne crois pas que le PS puisse conduire une alternative au libéralisme. En revanche, cela ne veut pas dire que les minorités du PS (les courants de Montebourg et d'Emmanuelli) et la LCR ne peuvent pas mener des batailles en commun. Notamment contre la future Constitution européenne.»
Aurore, 32 ans, au chômage, militante à Attac.
«Je suis déçue par le discours simplificateur d'Arlette. LO est un parti poussiéreux. J'ai du mal à croire à la naissance d'une nouvelle force alternative, à la gauche du PS. J'ai de plus en plus de mal à voter. Je crois davantage aux contre-pouvoirs qu'aux partis.»
Hanane, 25 ans, commerçante, militante antiguerre.
«La LCR est le seul parti qui défen