La patate était chaude. Elle devient brûlante. Ce week-end, à l'exception des courants minoritaires qui se sont prononcés contre depuis belle lurette, les principaux dirigeants du PS se sont refilé le projet de Constitution européenne sorti du sommet de Bruxelles (Libération des 19-20 juin). En attendant de voir lequel se brûlerait le premier.
Depuis des mois, François Hollande, le premier secrétaire du PS, justifie sa prudence en expliquant qu'il veut attendre le texte définitif pour se prononcer. Depuis l'accord intervenu vendredi soir lors du sommet européen, le numéro 1 socialiste a trouvé le moyen de rester sagement silencieux. «Il faut prendre le temps de la réflexion, justifie son entourage. Nous n'avons pas à nous précipiter.» Tout juste se mouille-t-on à rappeler, chez Hollande, des «avancées incontestables». Ou à regretter que «Tony Blair ait fait reculer tout le monde sur les questions sociales et fiscales». Envoyé en éclaireur, le porte-parole du PS, Julien Dray, a estimé hier sur Radio J que le texte adopté «est un petit pas en avant constitutionnel, mais il n'est pas la grande aventure historique qu'on attendait». Pour le député de l'Essonne, «ce texte est insuffisant. Nous allons l'étudier sérieusement. Nous pensons que le combat n'est pas terminé par rapport aux exigences que nous avons formulées en matière sociale et de renforcement des coopérations politiques».
Histoire de gagner encore plus de temps avant de se prononcer sur le fond, la direction du PS se fi