Les enseignants et parents d'élèves de l'école primaire de la rue de Tlemcen, dans le XXe, à Paris, ne décolèrent pas. Pendant cinq semaines, au retour des vacances de Pâques, les élèves ont été soumis à un risque d'exposition à l'amiante (des fibres cancérogènes), sans que la mairie n'intervienne.
La contamination d'une institutrice retraitée, en novembre, avait donné lieu à des investigations approfondies dans toute l'école. La présence d'amiante avait été détectée dans les faux plafonds des toilettes et dans les dalles du sol de plusieurs salles de cours. Par mesure de précaution, et bien que les tests effectués depuis 1998 n'imposent pas d'intervention, la mairie avait décidé de faire retirer les matériaux à risque. Chose faite pour les sanitaires à la rentrée d'avril.
Mais les bouches d'aération et les câbles électriques ont été laissés à l'air libre. Et la poussière, qui s'est révélée être polluée par l'amiante, a continué de tomber à même le sol. «Il a fallu attendre début juin et un ultimatum menaçant de fermer l'école pour que de faux plafonds provisoires soient installés, explique la directrice. La circonscription des affaires scolaires s'était contentée de remonter les câbles et les gaines au moyen de fil de fer.»
A la mairie de Paris, on s'abrite derrière les mesures prises, tout en reconnaissant un défaut de communication. «En dessous du seuil de cinq fibres d'amiante par litre d'air, il n'y a aucun danger pour les enfants», a répété la directrice des affaires scol