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Libération

«Enfin un qui dit ce qu'il a à dire»

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publié le 22 juin 2004 à 1h09

Grenoble envoyé spécial

Nicolas Sarkozy a retrouvé une vieille connaissance. Hier, à l'occasion d'un déplacement en Isère consacré aux nanotechnologies, le ministre de l'Economie a fait un crochet en hélicoptère pour rencontrer les militants UMP du département. Alain Carignon, ancien maire RPR de Grenoble, l'attendait à l'aéroport. Les deux hommes, collègues dans le gouvernement Balladur, sont restés très proches malgré les tourments judiciaires de Carignon. Une proximité que ce dernier a toujours revendiquée.

«Double peine». Condamné pour corruption, puis élu président de l'UMP d'Isère dès son retour en politique, Carignon a conduit le ministre au comité départemental de l'UMP, qui se tenait dans la salle des fêtes de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, près de Grenoble. Quelque 140 personnes les attendaient. «Deux tiers de partisans de Sarkozy et un tiers de non partisans», selon un fidèle.

Le ministre a dit tout le bien qu'il pensait de son ami, «légitime» puisque les militants l'ont élu. «J'ai été à l'initiative de l'abolition de la double peine ; je ne vais pas l'appliquer maintenant à mon ami Alain.» L'ancien maire grenoblois se tenait à sa droite, très droit. A la sortie, les militants semblaient majoritairement séduits. «Enfin un qui dit ce qu'il a à dire, avec l'air d'y croire et en donnant l'impression de se faire plaisir», résumait une fan. Nicolas Sarkozy venait de se faire applaudir en tapant sur Daniel Vaillant, ancien ministre socialiste de l'Intérieur, et sur les 35