L'UMP ou la machine à transformer l'or en plomb. Après les régionales et les européennes, c'est dans le très chic et ultradroitier XVIe arrondissement de Paris, que le parti chiraquien vient de se prendre une nouvelle claque. Candidat dissident, Bernard Debré, ancien ministre de Balladur, soutenu par Bayrou, a écrabouillé le candidat officiel de l'UMP, Laurent Dominati (59 %-20 %), mais n'a pas atteint le quart des inscrits. Seul en lice pour le second tour dimanche, Debré est certain de faire son entrée dans l'hémicycle le 29 juin.
Y sera-t-il applaudi par les nombreux députés UMP qui l'ont soutenu, malgré les consignes officielles ? C'est plus que probable, et ce sera une nouvelle humiliation pour les têtes pensantes de l'UMP qui ont conçu cette piteuse opération. Notamment Raffarin, qui a imposé la candidature de Dominati. Du perchoir, Jean-Louis Debré, jumeau de Bernard, qui ne manque jamais une occasion d'accabler le Premier ministre, goûtera le spectacle.
Plus largement, l'affaire ravit ceux qui, dans le marigot de l'UMP, s'emploient depuis des mois à saper l'autorité de Raffarin et, à travers lui, celle du chef de l'Etat. A commencer par le ministre des Finances, dont un fan estime que la victoire de Debré est «la preuve de l'effet repoussoir de l'UMP tant que Sarkozy n'en sera pas le président». En sous-main, ce dernier a soutenu Debré, s'asseyant sur les consignes de l'UMP et l'a appelé dimanche soir pour le féliciter. Histoire de ne pas se laisser distancer, Villepin