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Libération

L'Europe, terrain de manoeuvres des caciques du PS

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publié le 23 juin 2004 à 1h10

«Le texte. Et le contexte.» L'expression a fait florès hier chez les socialistes. Le «texte», c'est le projet de Constitution européenne. Le «contexte», ce sont les divisions qui secouent le PS sur la question. Depuis des mois, un clivage existe entre la majorité du parti plutôt encline au oui et les deux courants minoritaires (Nouveau monde et Nouveau Parti socialiste) résolument contre le projet. Après des européennes gagnées en faisant campagne sur l'Europe sociale, la majorité elle-même est soumise à la gestion de ses contradictions et des ambitions de ses présidentiables, François Hollande, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, pour ne citer qu'eux.

Résultat : quand «texte» et «contexte» sont dans le même panier, le PS rédige un communiqué, à l'issue de son bureau national d'hier soir, pour répéter que le texte «marque un progrès par rapport aux traités actuels», sur le plan institutionnel notamment, mais «comporte d'importantes lacunes», dans son volet social en particulier. Autrement dit : rien de neuf. Surtout pas une position de fond.

Si les socialistes tergiversent, c'est la faute à Jacques Chirac, explique-t-on au PS. Le chef de l'Etat doit «annoncer rapidement le calendrier et les modalités concernant la ratification du traité de Bruxelles. Il doit la clarté aux Français», écrivent les socialistes. Dans l'après-midi, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius avait déjà désigné Chirac comme «le premier responsable de cette situation», pour n'avoir