Marseille de notre correspondant
En récoltant 14,76 % des voix aux élections européennes en Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur), le Front national accuse-t-il une réelle baisse sur sa terre d'élection ? Difficile à dire, car avec quel scrutin comparer ce score ? Si l'on prend le plus similaire, les européennes de 1999, c'était l'époque de la scission. Le FN avait fait 7,86 %, et le MNR de Bruno Mégret, 6,84 %. En additionnant, on arrive à 14,7 %, exactement. Donc, stabilité apparente. Mais si l'on se reporte aux régionales de mars 2004, où le FN réalisait 22,95 %, la baisse est sensible : plus de huit points. Même recul dans les grandes villes. A Nice, Le Pen obtenait 26,8 % au premier tour de la présidentielle 2002, il est à 15,19 % aux européennes 2004. A Marseille, il passe de 23,3 % le 21 avril 2002 à 14,99 % le 13 juin dernier. Mais ces scrutins, très différents, sont difficiles à comparer.
«Plafonnement». Pour Daniel Van Eeuwen, professeur à Sciences-Po Aix, il y a «un plafonnement» du FN. Le parti «marque le pas» avec une situation qui n'est «pas uniforme», puisqu'il se renforce dans le Vaucluse et se maintient dans le Var. Mais ce tassement ne lui paraît pas significatif. «Une extrême droite à 10 % en France et près de 15 % en Paca, cela reste des scores élevés», note Daniel Van Eeuwen. Le recul par rapport aux régionales s'explique : «Quand il s'agit d'exprimer une protestation, le FN surmobilise son électorat.» Aux élections européennes, «on est plus passé à un vote sa