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Libération

La justice s'acharne sur l'élu homo de l'Oise

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Le parquet de Paris fait appel de la condamnation du conseiller général.
publié le 24 juin 2004 à 1h11

La décision est tombée le jour où le garde des Sceaux présentait son projet de loi contre l'homophobie en Conseil des ministres : dans l'affaire dite «de la pipe», selon l'appellation entrée en vigueur sur place, qui secoue le conseil général de l'Oise (Libération du 19 juin), le parquet général de Paris a décidé de faire appel, une décision qui soulève deux hypothèses : soit un durcissement de la politique pénale à l'égard des hommes qui proposent des fellations à d'autres hommes ; soit la volonté politique de rendre le département de l'Oise à son ancien propriétaire, l'UMP Jean-François Mancel. C'est cette seconde éventualité que retient la majorité de gauche du conseil général. Car le choix du parquet peut surprendre au regard de la nature des faits incriminés et de la sévérité de la condamnation en première instance. Explications.

Garde à vue. Le 6 mai dernier, un conseiller général de l'Oise avait été condamné à 1 000 euros d'amende pour «agression sexuelle». Il avait proposé une fellation à un SDF en lui effleurant la braguette. L'ampleur de la réaction policière ­ garde à vue de 33 heures, perquisition à son domicile ­ n'a d'égale que la campagne politique qui s'est déclenchée dans l'Oise.

Thierry Maugez est celui qui a fait basculer le département à gauche. C'est son canton, celui de Songeons, théoriquement imperdable pour la droite, qui a fait chuter Jean-François Mancel le 28 mars. A 21 conseillers de gauche contre 20 de droite, un troisième tour des cantonales peut