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Libération

Entre Fabius et Hollande, le ver est dans le fruit européen

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Chez le numéro 2 du PS, on veut minimiser le différend sur la Constitution.
publié le 26 juin 2004 à 1h12

Il n'y a pas eu de scène, mais le ménage bat de l'aile. François Hollande et Laurent Fabius s'employaient depuis le congrès de Dijon en mai 2003 à marcher la main dans la main. Mardi, le numéro deux du Parti socialiste a donné un premier coup de canif dans le contrat qui le liait au premier secrétaire.

En choisissant d'exprimer ses vives «réticences» à l'égard de la Constitution européenne, Laurent Fabius s'est clairement écarté cette semaine du chemin, étroit, que François Hollande cherche à emprunter pour répondre à l'épineuse question du oui ou du non au texte sorti du sommet de Bruxelles en fin de semaine dernière. Le patron du PS ne s'est certes pas encore prononcé ouvertement en faveur du oui, et Laurent Fabius de son côté n'a pas dit qu'il voterait non. Mais sur cette question au coeur de l'identité socialiste, le ver est bel et bien dans le fruit entre le patron du PS et son numéro deux. Et comme par hasard, jeudi, Claude Bartolone, fidèle lieutenant du député de Seine-Maritime, s'est publiquement exprimé sur le nouveau statut de chef acquis par François Hollande depuis les deux succès électoraux enregistrés par le PS en mars et en juin : «Il est normal (...) que sa légitimité soit reconnue par tous. Cela ne signifie pas qu'il devient automatiquement présidentiable (...). Hollande pâtit du handicap de n'avoir jamais été membre d'un gouvernement», a déclaré le député de Seine-Saint-Denis dans le Télégramme.

Chez Laurent Fabius, on minimise le différend avec François Hol