Jean-Pierre Raffarin prépare l'avenir. Le sien. En annonçant samedi en catimini, depuis Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime), le report des élections municipales de «six à douze mois» pour cause de carambolage électoral en 2007 (1), le Premier ministre a en fait préparé son retour au Sénat. Peut-être dès septembre puisqu'il laisse planer le doute sur une possible candidature à la rentrée (lire aussi page 12), plus sûrement en 2007. Un stratagème qui n'a pas échappé à François Hollande. Hier, sur RMC, le premier secrétaire du PS a avoué avoir «appris à la radio que nous allions voter pour les municipales en 2008. C'est important, les municipales (...). On n'en décide pas comme ça, ce n'est pas le fait du prince».
Recul. Le «prince» est pourtant dans son droit : en l'état, le calendrier électoral de 2007 est, en effet, intenable. Un constat qui n'empêche pas les calculs. En différant les municipales, Raffarin cherche à s'attirer les faveurs des maires : chez les élus, une prolongation de mandat est plus populaire qu'une amputation. Cette décision a également pour conséquence de figer le corps électoral des élections sénatoriales (2), maintenues, elles, en septembre 2007. Or les municipales de mars 2001 avaient été favorables à la droite. Si nul ne peut prévoir ce qu'elles seront en 2007, même les experts électoraux de l'UMP pronostiquent un recul. S'il réussit à faire voter par le Parlement ce changement de calendrier, Jean-Pierre Raffarin permettra donc à des sénateurs UMP d