Chacun son tour. Lionel Jospin avait réclamé un «droit d'inventaire» au regard du bilan de François Mitterrand. A la génération Hollande de faire de même à propos de l'ex-Premier ministre. Celui qui rêvait de «présider autrement» prendra sans doute connaissance avec attention des travaux des socialistes, réunis aujourd'hui à l'Assemblée pour un «séminaire de réflexion sur les institutions». Il y sera surtout question de «changement de régime» que l'inversion du calendrier électoral voulue par Jospin a, pour partie, engendré. En avril 2001, le chef du gouvernement de la gauche plurielle obtenait que l'élection présidentielle précède le scrutin législatif.
Une petite modification aux grands effets, selon André Vallini, secrétaire national du PS, pour qui «un bilan doit être fait sans tabou». Le député PS estime que cette inversion doublée du quinquennat a conduit à «un hyperprésidentialisme [qui] déséquilibre gravement nos institutions. Le pouvoir gouvernemental a quasiment disparu. Le Premier ministre, redevable de tout au Président à commencer par son existence politique , n'est que le premier des ministres». L'ancien président de la Commission des lois à l'Assemblée, Bernard Roman, est encore plus explicite. Le député PS du Nord estime que «les réformes que nous avons conduites parce qu'imparfaites ou conjoncturelles ont aggravé les déséquilibres du système institutionnel. J'en tire personnellement deux leçons. D'abord que le quinquennat est une bonne réforme, notamme