Deux tourelles, d'abord, fines, perdues au milieu des cimes. Puis une allée. Etroite et rugueuse, se faufilant entre les bois. Ici, pas de voisin. Seulement des arbres, des sapins. Et surtout le silence. Délicatement rompu par le chant d'un coucou ou le cri d'un corbeau. C'est le château du Sautou, à Donchery, tout près de Sedan. Une magnifique propriété d'une quinzaine d'hectares achetée en 1989 par Michel Fourniret et sa troisième femme, Monique. Une si ravissante propriété où serait, au moins, enterré le corps d'Elisabeth Brichet, jeune Belge disparue le 20 décembre 1989.
Bricoleurs. Robert avait 65 ans à l'époque. Il habite toujours une ferme située à un kilomètre du château. «Un proche voisin.» Selon lui, Fourniret sortait rarement de son repaire. «On ne le voyait pas souvent au village. Il n'allait jamais au bar prendre un godet. Mais rien de bien méchant.» Robert a tout de même parlé quelques fois avec Fourniret : «On est tous les deux bricoleurs. Tantôt il me passait une pioche tantôt je lui filais une pelle. Et quand je le voyais, il était plutôt sympathique.» Robert se souvient pourtant d'une scène : «Je me suis rendu chez lui, un jour. Je l'ai trouvé sur une pelleteuse en train de creuser des tranchées dans ses bois. Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça. Il m'a répondu que c'était pour faire passer sa ligne téléphonique. Je suis resté perplexe, je lui ai dit qu'il n'avait pas besoin de creuser. Qu'il pouvait la faire passer en l'air à côté des câbles électrique