«Décidément, l'ennemi est toujours à l'est», soupire un haut gradé en tournant son regard vers la rue de Bercy. Entre le ministère des Finances, situé dans l'Est parisien, et celui de la Défense, le bras de fer sur le budget 2005 prend une tournure de plus en plus vive. Selon nos informations, un Conseil de défense devrait se tenir à l'Elysée en début de semaine. Un premier arbitrage pourrait sortir de cette réunion, mais ces Conseils où se retrouvent les principaux responsables du pays ne font jamais l'objet de publicité.
Les propositions de Sarkozy ont sonné les militaires. Selon les voeux du ministère des Finances, les dépenses d'équipement devraient baisser de 16 % pour les crédits de paiements et même de 44 % en ce qui concerne les autorisations de programmes, c'est-à-dire les commandes. Alors que la Défense réclamait 20 milliards d'euros pour acheter de nouvelles armes, Bercy n'accepterait de n'en lâcher que 11... «Le ridicule ne tue plus, mais il blesse parfois», réagit un proche du dossier.
Moins de cartouches. En s'attaquant ainsi aux dépenses militaires, Nicolas Sarkozy vise le coeur du domaine réservé du président de la République. En rencontrant des officiers l'armée de terre, le 24 juin, il n'avait pourtant pas manqué de rappeler que «les engagements de la loi de programmation militaire seront naturellement respectés». Or ces engagements portent sur les crédits d'équipement des armées jusqu'en 2008. «Les chiffres de Bercy sont totalement inacceptables pour le