Le débat sur le dossier médical personnel a failli avoir lieu. Pendant quelques heures hier à l'Assemblée nationale, les députés ont mis entre parenthèses leurs étiquettes politiques pour avoir une vraie discussion sur l'éthique. Mais la politique a vite repris le dessus. D'abord baptisé «partagé» avant d'opter pour une dénomination se voulant plus respectueuse des droits du malade, le dossier médical personnel est le pivot du plan de sauvegarde de l'assurance maladie.
«Nous sommes pour le dossier médical personnel, explique Martine Billard (Verts, Paris), et nous voulons tout faire pour qu'il réussisse en offrant toutes les garanties au patient.» Qu'y aura-t-il dedans ? Quel organisme le gérera ? Qui y aura accès ? Comment le patient pourra-t-il contrôler les indications qui y figurent ? Autant de questions auxquelles l'article 2 du projet Douste-Blazy ne répond pas toujours. La trentaine de députés de gauche et de droite présents dans l'hémicycle, pour la plupart directement concernés de par leur profession, a soumis au ministre de la Santé quelques cas concrets. «Je vais chez un ophtalmo : je n'ai pas forcément envie qu'il ait accès à l'ensemble de mon dossier et lui n'en a pas forcément besoin», imagine Jean-Marie Le Guen (PS, Paris), médecin de son état. Réponse du chirurgien dentiste Yves Bur (UMP, Bas-Rhin), président de la commission spéciale créée par l'Assemblée pour étudier le projet de loi : «Oui, mais si vous avez un diabète, il faut qu'il le sache.» Alors, pourq