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Les maires face aux limites de la démocratie participative

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Faut-il suivre les résultats de ces consultations, alors que la loi ne les y force pas ? Les avis divergent.
publié le 6 juillet 2004 à 1h21
(mis à jour le 6 juillet 2004 à 1h21)

Quand le maire d'Aubagne (Bouches-du-Rhône, 42 000 habitants) expérimente la démocratie participative, le résultat est comique. Dimanche, Daniel Fontaine (PCF) a organisé une consultation dans sa commune sur l'urbanisation des collines du Garlaban. Il a perdu, avec environ 95 % de non. Mais comme l'abstention a atteint 76 % et que le maire appelait à ne pas voter, il s'estime vainqueur : «Le non n'a recueilli que 21 % des inscrits.» Selon lui, à l'issue de cette simple consultation «demandée par 20 % des inscrits, sans obligation» (1), son projet sera «validé comme prévu». Jean Vallier, président de l'association qui a demandé le référendum, fulmine : «On n'a jamais gagné une élection par l'abstention ! C'est une fuite, une arnaque.»

Pirouette. Comment un maire peut-il à la fois organiser une consultation et appeler à l'abstention ? Par une pirouette. Fontaine prétend que la question posée à l'initiative de l'association était «très réductrice» et que les dernières semaines ont conduit à une «radicalisation des échanges». Selon lui, «on est passé d'un "non à une éventuelle politique d'urbanisme" à un "non à une politique municipale"». Pour Fontaine, «le référendum a enrichi et animé le débat, mais il a été pollué par une volonté politicienne» de la droite, qui a fait campagne pour le non. Ce qui fait bondir Vallier, le président de l'association : «Tout ce que la mairie a trouvé, c'est de dire "c'est un combat droite-gauche", et nous serions les suppôts de la