A priori, l'idée leur paraît séduisante. «Tout le monde rêve d'un dossier médical complet que l'on puisse consulter, mettre à jour et enrichir», admet Gérard Zeiger, médecin généraliste et président de l'ordre départemental de Paris. Le dossier médical personnel «pourrait permettre une meilleure prise en charge du patient, imagine Hervé Hammon, généraliste dans les Hauts-de-Seine. Connaître ses allergies, les traitements en cours, les antécédents chirurgicaux, voir les radios, avoir les dernières analyses de sang, cela pourrait éviter toutes les prescriptions dangereuses, les incompatibilités médicamenteuses».

Mais sur la mise en oeuvre concrète de ce beau projet, les médecins restent perplexes. «On a eu l'expérience papier, avec le livret de santé, que tout le monde a abandonné, continue Zeiger. Là, le dossier du patient sera sur un support informatique, cela risque d'être encore plus complexe. Je vois très mal ça fonctionner.» La plupart des généralistes sont maintenant informatisés, «mais on a tous des systèmes différents, observe un médecin des Alpes-Maritimes. Il faudrait un logiciel qui soit compatible avec tous». Sans oublier de prévoir des certificats de maintenance informatique, des formations, des lignes à haut débit pour tous et des protections antispam et antivirus. Et quelqu'un pour classer toutes ces données.

Actuellement, le dossier médical personnel prévoit que «tous les intervenants notent ce qu'ils ont fait, remarque Christian Lehmann, généraliste. Mais si le