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Libération

Debré, chantre de la République

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Le président de l'Assemblée nationale se positionne pour l'après-Raffarin.
publié le 8 juillet 2004 à 1h22

Jean-Louis Debré ne croit pas au «hasard en politique». Il a bien raison. En publiant le 5 juillet une tribune à la une du Monde, le président de l'Assemblée nationale a parfaitement préparé le terrain au président de la République. Aujourd'hui au Chambon-sur-Lignon (lire ci-contre), puis le 14 juillet prochain, Jacques Chirac va reprendre à son compte l'analyse de l'hôte de Lassay exhortant les valeurs de tolérance et de laïcité, martelant les principes de la République. Dans son texte aux allures d'un discours de politique générale digne d'un Premier ministre, le maire d'Evreux invite à «revivifier le pacte fondamental par lequel sont liés tous les Français».

«Boutiquier». L'Elysée a été naturellement prévenu de la publication de cet article. Depuis quelque temps, Debré et Chirac échangent beaucoup sur le sujet. Le président de l'Assemblée nationale insiste auprès de son mentor sur la nécessité de prendre de la hauteur, d'apparaître pour la fin de son quinquennat au-dessus des partis. «Vous êtes le guide, le gardien, le veilleur de la République», a-t-il coutume de lui rappeler. L'invitant également à renouer avec «l'esprit du 5 mai» 2002 : élu avec 82 % des voix, Chirac aurait pu alors appeler à l'union nationale et inviter droite et gauche à «se retrouver derrière la République». Il a préféré nommer Jean-Pierre Raffarin à Matignon et tenter de créer un parti unique de la droite... Selon Jean-Louis Debré, il est encore temps «de dépasser les clivages, de retrouver un sens,