Le divorce entre la gauche et la Mutualité serait-il prononcé ? Hier, lors des débats sur l'article 7 de la loi sur l'assurance maladie, les députés PS ont tenu des propos très durs sur la Mutualité. Cet article, adopté en fin d'après-midi, prévoit que les complémentaires santé soient associées aux conventions signées entre l'assurance maladie et les professionnels.
Une disposition conçue pour que les mutuelles et les assureurs privés participent à la régulation des dépenses. La gauche y voit le prélude à la privatisation du risque santé. «Il n'est pas besoin aux compagnies d'assurances de faire du lobbying en matière de santé, estime Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne). La Mutualité joue pour elle. En réalité, elles s'en servent comme d'un cheval de Troie pour investir le champ de la protection sociale !» «Cela préfigure ce que nous allons avoir : le pilotage de notre système de santé par les compagnies d'assurances», renchérit Jean-Marie Le Guen (PS, Paris).
Cette mise en cause de la Mutualité par la gauche marque la fin de relations quasi incestueuses. Un ancien président de la Mutualité, René Teulade, fut ministre de la Santé d'un gouvernement socialiste il y a à peine plus de dix ans. Les administrateurs de la plupart des mutuelles de fonctionnaires, à commencer par la MGEN (Education nationale), sont souvent proches de la gauche. Tout comme l'actuel patron de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), Jean-Pierre Davant.
Le PS, semble-t-il, ne lui pardonne pas