Cauro (Corse-du-Sud), envoyé spécial.
Le gendarme Benoît Roumegoux va bientôt rejoindre sa nouvelle affectation. Saint-Gaudens, dans l'Ariège. Après neuf ans passés en Corse-du-Sud. «Je pars avec beaucoup de regrets», a-t-il expliqué, son bébé dans les bras, vendredi au ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, en visite à la gendarmerie de Cauro. Le 28 mai, le bâtiment, un peu à l'écart du village sur la route nationale entre Ajaccio et Sartène, a été touché par une roquette désamorcée. Tout comme la gendarmerie de Pietrosella, un autre village de la région, mitraillée, elle, le 3 juillet, presqu'un an jour pour jour après l'arrestation d'Yvan Colonna. Vendredi matin, dans la cour ombragée de la brigade, les familles des deux gendarmeries ont dit leur «émotion». Le gendarme Roumegoux veut pourtant dédramatiser : «Ce n'est pas une question de peur. La peur, on peut l'avoir dans certaines banlieues parisiennes, pas ici. C'est plutôt de voir que par la bêtise de quelques-uns, on a l'impression de gâcher en une nuit des années de travail. On ne reste pas neuf ans en Corse et parmi les Corses sans un énorme regret quand il faut partir.» Le maire de Cauro, Jacques Bianchetti, s'est montré plus radical face au ministre : «Surtout, ne discutez pas avec des gens qui, la nuit, deviennent criminels.»
Le ministre l'assure, le temps n'est plus aux discussions. Tout au long de ses deux jours en Corse, la question de la violence est revenue comme un leitmotiv obsédant. «Fermeté et dét