Ajaccio, envoyé spécial.
La ligne dure tracée vendredi par Dominique de Villepin à l'Assemblée de Corse a au moins un avantage : elle délimite clairement les pour et les contre. Ceux qui rient et ceux qui grincent des dents. En voyant les élus nationalistes et autonomistes ressortir de la demi-heure d'entretien qu'ils venaient d'avoir avec le ministre de l'Intérieur, on a tout de suite compris qu'eux, ils n'avaient pas du tout envie de rire. «Sur les deux points qui sont pour nous essentiels (rapprochement des prisonniers politiques et évolution institutionnelle) nous n'avons eu droit qu'à un véritable dialogue de sourds», estime Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione, qui ajoute : «Tous les voyants sont au rouge.» Pour qui ne comprendrait pas, l'autonomiste Edmond Simeoni ajoute : «Le choix qu'on nous laisse est de se démettre ou de nous battre. Je n'ai pas besoin de vous dire ce qu'on va choisir.» Même Jean-Christophe Angelini, adversaire de la violence, se sent «sur un volcan» et s'inquiète de ce que «l'Etat fait mine de ne pas s'en rendre compte». Mais, ce nationaliste modéré ne veut pas de quitter le processus d'union. «Elle est aujourd'hui scellée, ce qui a été fait, seul un cycle d'événements particulièrement graves pourrait le défaire.» Autant dire que son opposition aux attentats risque d'être peu résolue si ceux-ci reprennent.
Parmi ceux qui rient, outre le président (UMP) de l'assemblée, Camille de Rocca-Serra, qui a cornaqué avec une gourmandise bienheureuse