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Raffarin prêt à ouvrir le feu constitutionnel du 49-3

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Le Premier ministre envisagerait de faire passer en force la réforme de l'assurance maladie et son projet de loi sur la décentralisation.
publié le 14 juillet 2004 à 1h26

C'est la tentation du faible. Celui qui ne sait plus comment s'en sortir pour ne pas être sorti. Hier, lors du petit-déjeuner qui réunit chaque mardi les mammouths de l'UMP à Matignon, la possibilité d'employer l'article 49 alinéa 3 de la Constitution a été évoqué (1). Selon deux convives, Jean-Pierre Raffarin a lui-même envisagé ce recours. Au contraire, d'après Matignon, le débat a bien eu lieu, mais il n'a pas été suscité par le Premier ministre lui-même. Hier soir, la décision n'était pas prise.

«Mère des réformes». En fait, le chef du gouvernement envisagerait bien d'user du feu constitutionnel à deux reprises, presque de manière simultanée. D'abord sur l'assurance maladie, pour interrompre un débat qui s'éternise à l'Assemblée. Puis pour faire adopter son projet de loi de décentralisation qui redéfinit les compétences des responsabilités locales. Les arguments de Raffarin sont simples. Il juge qu'il n'est «pas raisonnable» de faire travailler les députés jusqu'au 15 ou 20 août et ne veut pas renvoyer à l'automne l'adoption de la «mère de [ses] réformes».

«L'ordre du jour de l'Assemblée nationale doit respecter les priorités du gouvernement, et ma priorité, c'est la décentralisation», a expliqué en substance le Premier ministre aux cadors de la droite, hier matin. «Tapant du poing sur la table», Jean-Pierre Raffarin a fait valoir que son projet est maintenant débattu depuis deux ans, que les textes sont quasi conformes à l'Assemblée et au Sénat. «Il faut y aller maintenan