Assaut littéraire dans l'Hémicycle : alors que l'Assemblée nationale examinait, hier, l'article 28 du projet de loi sur l'assurance maladie, Jean-Pierre Brard (apparenté communiste) cite Paul Valéry : «Ce qui a été cru par tous, toujours et partout a toutes les chances d'être faux...» Le rapporteur UMP de la loi, Jean-Michel Dubernard préfère Kierkegaard : «Que les gens sont absurdes ! Ils ne se servent jamais des libertés qu'ils possèdent, mais réclament celles qu'ils ne possèdent pas. Ils ont la liberté de penser, ils exigent la liberté de parole.» Philippe Douste-Blazy ne veut pas être en reste, et sort Voltaire : «Il est plus facile de lire des livres que de penser soi-même.» Au perchoir, Jean-Louis Debré murmure : «Si cela continue, on va vous laisser entre vous...»
Le débat n'est pourtant rien moins que sérieux, puisqu'il s'agit du cadre juridique dans lequel s'inscriront les conventions entre l'assurance maladie et les médecins. La gauche veut maintenir le principe de l'égalité d'accès aux soins, quels que soient les revenus et le lieu, alors que le projet de loi supprime cette référence. Le chevènementiste Jacques Dessalangre tire le premier en rappelant les principes de la Sécurité sociale édictés en 1946. Maxime Gremetz (PCF) redoute «une Sécurité sociale à deux vitesses». Jean-Marie Le Guen (PS) juge «impératif de rappeler ce principe de base», car la loi permet désormais aux spécialistes des tarifs libres si le patient n'est pas envoyé par son médecin traitant. «S