Le coup de force. Inscrit hier à l'ordre du jour de l'Assemblée, l'examen du texte sur la décentralisation débute aujourd'hui et se poursuivra jusqu'au 28 juillet. Très contestée à gauche comme dans les rangs d'une partie de la droite, la réforme fétiche de Jean-Pierre Raffarin sera donc débattue en un temps record, alors que 4 276 amendements ont été déposés. Au final, elle devrait être adoptée via le recours à l'article 49.3 de la Constitution (il permet au gouvernement de faire adopter un texte sans débat), avec à la clé le dépôt d'une motion de censure par l'opposition, début août. Pas glorieux pour une loi dont le Premier ministre entendait faire l'emblème de son séjour à Matignon. Pour la petite histoire, le gouvernement était si pressé de voir adopter son texte qu'il a retiré de l'ordre du jour l'examen d'une loi sur la sécurité civile chère aux pompiers.
Après avoir planché sur l'autonomie financière des collectivités territoriales jusqu'à ce soir, les députés s'attaqueront donc jusqu'au 28 juillet au texte sur les responsabilités locales. La bataille parlementaire promet d'être féroce. Avec sa kyrielle d'amendements, la gauche entend pratiquer l'obstruction et fustiger sans relâche une loi débattue en catimini alors que nombre de Français sont en vacances. Le groupe socialiste dénonçait hier soir un «ordre du jour inacceptable pour un texte ni fait ni à faire». Son président, Jean-Marc Ayrault, a critiqué «l'obstination du Premier ministre, qui donne l'impression d'u