En finir au plus vite. Hier, dans les couloirs déserts de l'Assemblée nationale, les rares députés encore présents pour examiner les deux projets de loi sur la décentralisation n'avaient qu'une idée en tête : partir en vacances après le débat marathon sur l'assurance maladie. Durant la première discussion, celle de la loi organique sur les finances locales, les socialistes ont bien fait mine de continuer leur obstruction à coups d'amendements systématiquement retoqués par l'UMP. Mais le coeur n'y était plus.
Car il ne fait plus guère de doute que le gouvernement s'apprête à utiliser l'article 49-3 sans doute après le conseil des ministres de lundi pour mettre fin au second débat qui devait commencer hier soir sur les transferts de compétences aux collectivités locales. «Ça fait dix-huit mois que le chantier est ouvert, confie Jean-François Copé, ministre délégué à l'Intérieur. On ne peut pas le maintenir en l'état. Il faut en finir !»
«Manoeuvres». «Le 49-3 est l'aboutissement logique de leur démarche, accuse déjà le socialiste Jean-Pierre Balligand. Ils vont nous laisser défendre quelques amendements, et ils pourront dire qu'ils l'utilisent pour mettre fin à notre obstruction.» Pour le député de l'Aisne, pas de doute : «Le 49-3, c'est un des symptômes du départ de Raffarin !» Le PS et l'UDF font du passage en force du Premier ministre un baroud d'honneur avant son remplacement à Matignon. Ce n'est pas l'avis du député UMP de la Somme, Alain Gest, rapporteur du projet de l