Chacun avance ses pions sur l'échiquier de la droite. Pour contrer l'OPA d'automne de Nicolas Sarkozy sur la présidence de l'UMP, les chiraquiens esquissent plusieurs manoeuvres d'intimidation simultanées. Hier soir, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a ainsi réuni des parlementaires à son ministère. Cet ultrachiraquien laisse entendre depuis quelques mois qu'il pourrait être candidat à la présidence du parti. Il s'agit pour lui de crédibiliser une telle candidature. A l'Elysée comme à la direction du parti, on est persuadé que le ministre de l'Economie postulera bel et bien à la tête de l'UMP en septembre. Et qu'il gagnera. Pour l'affaiblir, il faut donc lui mettre un candidat estampillé chiraquien dans les pattes. Mais les poids lourds invités à aller affronter Sarkozy (Raffarin, Douste-Blazy, Alliot-Marie...) ont tous décliné l'offre.
Du coup, il faut se rabattre sur un second couteau. Seuls candidats déclarés pour l'heure à la présidence de l'UMP, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et la députée des Yvelines, Christine Boutin, défendront d'abord leur chapelle si Nicolas Sarkozy venait à être élu. D'où la nécessité de trouver un candidat comme Gaymard, capable, lui, de mener une guerre interne à Sarkozy au nom des chiraquiens. S'il acceptait de partir au feu et obtenait un bon résultat, Gaymard se verrait gratifier d'une promotion. Il pourrait remplacer Nicolas Sarkozy à Bercy, interdit de cumuler la présidence de l'UMP et un poste ministériel selon la règle