Hervé Morin préside le groupe UDF à l'Assemblée nationale. Après avoir voté mardi contre la réforme de l'assurance maladie, il dénonce l'inscription in extremis du projet de loi sur la décentralisation.
Une session extraordinaire qui n'en finit pas, des textes importants votés en plein été... Vous déplorez ces conditions de travail du Parlement ?
J'ai demandé au président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, de dire au gouvernement qu'il faut cesser de présenter des projets de loi à rallonge. Un tiers des articles de la réforme de l'assurance maladie relevait en fait du domaine réglementaire et n'avait rien à faire devant la représentation nationale. Cela dit, le débat sur l'assurance maladie, pour lequel on a pris le temps de discuter, a été de bonne qualité.
Le Premier ministre insiste pour que vous examiniez aussi «sa» décentralisation...
C'est surréaliste. Quelle urgence y a-t-il sur ce texte ? Je ne crois pas que le salut de la République en dépende. Mais, visiblement, Jean-Pierre Raffarin a considéré que c'était sa réforme, et il voulait être certain qu'elle soit promulguée. Devant tant de précipitation, on peut en effet se demander s'il ne veut pas faire passer sa réforme avant un éventuel changement de gouvernement à la rentrée. A moins qu'il ne s'agisse d'une volonté d'alléger le budget 2005, dans la mesure où ce texte fait sortir plusieurs milliards d'euros du budget de l'Etat... C'est dommage, car ce projet de loi ajoute en fait de la confusion dans la décentralisation,