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Libération

L'imminence du 49-3 paralyse le débat sur la décentralisation

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Hypocrisie et confusion ont régné hier à l'Assemblée nationale.
publié le 23 juillet 2004 à 1h32

Quand le travail parlementaire vire à la pantalonnade... Hier, au premier jour de l'examen du projet de loi sur la décentralisation chère à Jean-Pierre Raffarin, seuls une trentaine de députés de la majorité et de l'opposition se sont amusés à se renvoyer la balle, en attendant que le Premier ministre se décide à dégainer l'article 49-3, qui mettrait fin au débat. Et peu avant 19 heures, patatras ! La menace qui agitait mezza voce les couloirs s'est invitée dans l'hémicycle : en pleine séance, le socialiste René Dosière a brandi une dépêche AFP affirmant, selon «des sources parlementaires concordantes», que «Jean-Pierre Raffarin utilisera l'article 49-3 vendredi après-midi afin de permettre l'adoption sans vote du projet de loi».

«Anonymat». Ce que tout le monde savait déjà mais que le gouvernement s'était bien gardé de confirmer. Très embarrassé, le ministre délégué à l'Intérieur, Jean-François Copé, s'est interrogé sur l'«anonymat» des informateurs de l'AFP, et a répondu sans démentir : «Je ne suis pas Premier ministre.» Avant qu'une suspension de séance ne permette de faire retomber la tension. «C'est inadmissible, a fait mine de s'enflammer René Dosière dans les couloirs. Quelle est cette comédie qui consiste à faire délibérer l'Assemblée alors que le débat peut être interrompu d'une heure à l'autre ?» Dans le même temps, Matignon a publié un timide démenti affirmant que «le gouvernement n'a pas pris de décision» quant à un éventuel recours à cette procédure. Bref, l'hypo