Le scénario était écrit. Après une matinée d'obstruction parlementaire menée par les socialistes, Jean-Pierre Raffarin est arrivé vendredi dans l'hémicycle vers 15 heures pour siffler la fin de la récréation. Dix petites minutes lui ont suffi pour dégainer l'article 49-3 et engager la responsabilité du gouvernement sur «son» projet de loi relatif à la décentralisation. Qui sera donc adopté sans vote. Vendredi, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a «constaté la stratégie d'obstruction de l'opposition». Il a noté que «plus de 4 600 amendements» avaient été déposés, dont certains «rédigés à la hâte». «Toutes les manoeuvres de retardement ont été engagées, a conclu Raffarin. Mon gouvernement ne sera donc pas complice de l'immobilisme.» Et comme prévu, le locataire de Matignon a sorti la «bombe à neutrons», selon l'expression du communiste Jean-Pierre Brard, pour mettre un point final à une parodie de débat.
Debré à Evreux. Les socialistes avaient pris soin de déposer leur motion de censure avant même son intervention. Le vote sur cette motion doit avoir lieu mardi. Le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, hostile à l'utilisation du 49-3, ayant fait savoir qu'il était «à Evreux, comme tous les vendredis», c'est la présidente de séance Hélène Mignon (PS) qui a donné lecture de la motion de censure. Jean-Marc Ayrault, patron du groupe PS, y attaque Raffarin «qui n'hésite pas à bafouer les droits du Parlement (...). Cet engagement de responsabilité révèle la réalité d'