C'est la dernière ligne droite pour le budget 2005. Et la pente est de plus en plus raide... Les deux ultimes grands arbitrages à rendre, l'un portant sur l'éducation et la recherche, l'autre sur l'emploi, sont désormais sur la table du Premier ministre. Et l'équation est tellement ardue que l'entourage de Jean-Pierre Raffarin songe fortement à faire sauter le plafond des dépenses, ou, à tout le moins, à l'écorner quelque peu.
Chaque année en juillet, selon l'expression proverbiale à Bercy, l'exercice du gouvernement consiste à «faire entrer l'édredon dans la valise», c'est-à-dire à comprimer toutes les demandes des ministres pour les faire tenir dans l'enveloppe prédéfinie. Or, pour 2005, l'objectif est connu : l'Etat ne doit pas dépasser 288 milliards d'euros s'il veut respecter la norme dite «zéro en volume» (compte tenu de l'inflation), fixée depuis deux ans et réaffirmée le 14 juillet par Jacques Chirac lui-même.
Patate chaude. Or les contraintes sont extraordinairement fortes : le glissement du service de la dette et de celui des salaires et pensions dévore toute la marge dégagée par la hausse des prix (4 milliards). Et il faut, dans le même temps, satisfaire les demandes des ministres et les promesses gouvernementales déjà annoncées, soit dégager une somme de 7 à 10 milliards d'euros.
Un proche du Premier ministre désespère de résoudre ce casse-tête : «A quoi bon vouloir absolument respecter cette norme de stabilité absolue de la dépense publique ? Si nous la dépassons d