Montpellier, correspondance.
Il faut rendre justice à Georges Frêche : le nouveau président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, figure tonitruante de la vie locale depuis trente ans, est capable d'être méchant avec tout le monde. Aussi bien avec ses ennemis politiques qu'avec ses partenaires de la gauche plurielle. Lançant des injures contre son prédécesseur l'UMP Jacques Blanc, dix-huit ans de règne et deux fois allié au Front national , et traitant dans la foulée les dirigeants parisiens du PS d'«éléphants» en fin de règne.
Impérial. Pour ce professeur de droit romain, qui a passé vingt-sept ans aux commandes de la mairie de Montpellier, l'entrée dans l'hôtel de région, un immeuble aux dimensions pharaoniques qu'il avait lui-même commandé à Ricardo Bofill au début des années 80, a pris des allures de triomphe impérial. Une de ses premières décisions a été d'accoler au nom de sa région celui de Septimanie, appellation utilisée par les Romains pour désigner ces bords-là de la Méditerranée. Surtout, le nouveau maître du Languedoc-Roussillon sème la terreur en multipliant les menaces.
Dénonçant le «saupoudrage clientéliste» de Jacques Blanc, il a annoncé le gel brutal du paiement de toutes les subventions promises aux associations et aux communes. «Ce n'est pas à la région de refaire les pissotières des villages !» se justifie-t-il. Autre mesure brutale : par souci de «recentralisation», la plupart des services externalisés vont être purement et simplement supprimés.