Humaniser la rigueur, habiller l'austérité, ripoliner la disette. Tel est le principal souci du gouvernement au moment de mettre la dernière main au projet de budget 2005 dont les grandes lignes doivent être précisées ce matin par Jean-Pierre Raffarin lors d'une conférence de presse à Matignon. Car, si le Premier ministre a répété hier à l'Assemblée nationale qu'il se conformerait bel et bien à la règle de la «croissance zéro des dépenses», rappelée par Jacques Chirac le 14 juillet, il sait devoir dégoter quelques bonnes nouvelles pour apaiser une opinion qui ne saurait se satisfaire de son seul engagement de «réduire le déficit de plusieurs milliards d'euros».
Certes, le gouvernement s'est résolu à ne pas trop serrer la vis sur les effectifs en abandonnant l'objectif de non-renouvellement d'un départ en retraite sur deux, en particulier dans l'Education (lire ci-dessous). Mais l'enveloppe budgétaire est tellement serrée que Matignon était encore en quête hier soir d'économies sur les allégements de charges patronales sur les bas salaires (un poste d'un montant de 17 milliards d'euros en 2004). La décision finale pourrait consister à ralentir l'harmonisation des Smic vers le haut liée aux 35 heures, c'est-à-dire à reporter la forte revalorisation envisagée pour le 1er juillet 2005 (Libération du 26 juillet).
Engagement. En contrepartie de ce nouvel effort demandé aux revenus modestes, Jean-Pierre Raffarin a promis hier, lors du débat sur la motion de censure (lire page précéde