Menu
Libération

Un poste européen pour le PS et des principes balayés

Article réservé aux abonnés
L'élection de Pervenche Berès a eu un prix : laisser élire une Slovaque anti-IVG à la tête d'une autre commission.
publié le 29 juillet 2004 à 1h36

Bruxelles (UE), de notre correspondant

Pervenche Berès a été désignée, hier, sans vote formel, à la présidence de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Les socialistes français, grands vainqueurs des élections du 13 juin, peuvent pousser un ouf de soulagement : ils ont sauvé les meubles en décrochant in extremis ce poste.

Mais pour que le PPE-DE (démocrates-chrétiens et conservateurs) ne bloque pas la nomination de la fabiusienne Pervenche Berès, il a fallu que le PSE (Parti des socialistes européens) accepte en échange l'élection de leur candidate à la présidence de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres. Un échange a priori normal, puisque le PPE-DE et le PSE ont conclu un accord de législature qui leur permet de se répartir les postes. Le problème est que l'eurodéputée slovaque Anna Zaborska, désignée par la droite, est connue dans son pays pour ses positions antiavortement et antihomosexuels (Libération du 24 juillet). C'est pourquoi, vendredi dernier, les eurodéputés socialistes, emmenés par l'Allemande Lissy Gröner, ont refusé de voter en sa faveur. Par mesure de rétorsion, le PPE-DE a bloqué l'élection de Pervenche Berès, sa commission étant l'une des dernières à désigner ses organes dirigeants.

Une affaire qui montre à quel point l'accord, qualifié de «technique», conclu entre le PPE-DE et PSE est contre-nature. Car, pour sauver leur présidence de commission, les Français ont dû s'asseoir sur leurs principes