Dominique de Villepin veille. Plus influent que jamais à l'Elysée, l'homme lige de Jacques Chirac attend son heure. Depuis le retrait d'Alain Juppé, il est l'ultime rempart de la Chiraquie face à la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. Un sérieux dauphin aussi, auquel songe le chef de l'Etat. Le seul à droite avec qui Jacques Chirac soit en parfaite osmose intellectuelle, tant sur la politique étrangère qu'intérieure.
Ancien secrétaire général de l'Elysée de 1995 à 2002, ce «Juppé avec des cheveux», comme on le surnomme à l'UMP, a été l'un des artisans de la dissolution ratée de 1997, puis de la cohabitation de fer avec Lionel Jospin, prélude de la réélection de Jacques Chirac avec 82 % des voix... Sans même parler de la crise irakienne, les deux hommes ont vécu ensemble toutes ces aventures qui font le sel de la politique avec un petit comme un grand P.
Réserve. D'ici à la fin du quinquennat, l'ex-ministre des Affaires étrangères sera donc amené à monter en puissance. «Depuis dix ans, il a entendu chez Chirac des phrases qui lui permettent de s'inventer un personnage et un destin», assure l'un de ses amis. Matignon sera sans doute un passage obligé. Mais, pour l'heure, le ministre de l'Intérieur se préserve. Pas question de s'user en luttant de front avec Nicolas Sarkozy. «Nous sommes arrivés à un bon accord pour le budget 2005 de l'Intérieur avec le ministre de l'Economie», assure Dominique de Villepin de son bureau de la place Beauvau. Comme le chef de l'Etat, il sait qu