Une renaissance plutôt qu'un vrai basculement. Certes, Jean-Paul Huchon est aujourd'hui le vrai «patron de la région» Ile-de-France, comme il aime à l'affirmer. Pourtant, le bilan des 130 premiers jours de son nouveau mandat francilien est plutôt maigre, le président n'ayant pas encore tiré profit de cette position confortable. Et, pour l'instant, les effets produits par sa majorité absolue, venue remplacer l'étroite majorité relative sur laquelle il s'est appuyé de 1998 à 2004, se ressentent davantage sur le plan personnel que politique. Au point de susciter cette question inattendue : Huchon se transformerait-il en véritable animal politique ?

Avec sa réélection à la tête de l'Ile-de-France, Huchon a en tout cas mis fin au temps de la cogestion et de la recherche du consensus avec l'opposition. Il a même offert à la gauche la première majorité absolue de l'histoire de la plus importante collectivité locale du pays. Avec 64 sièges, le seul PS pèse aussi lourd que toute la droite réunie, conséquence de la réforme des modes de scrutin mise en place par Raffarin.

«Bavé». Pendant six ans, l'ex-maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) avait dû composer avec les élus de droite du conseil régional. Dans cette majorité très relative, seule sa voix faisait la différence : droite et gauche détenant chacune 85 sièges. «Il a tort de dénigrer ce mandat, tous ses budgets sont passés grâce à une loi sur mesure !», tempère un proche de Bernard Lehideux, président du groupe UDF. Pour 4 de