Menu
Libération
Série

Extrême-onction à l'extrême droite

Article réservé aux abonnés
Le minuscule MNR ne compte plus que sur la disparition de Le Pen pour survivre.
par Mathieu PROST
publié le 13 août 2004 à 1h45

Ils ont rompu l'allégeance à Le Pen pour suivre le «félon» Bruno Mégret. Une formidable effronterie au pays de l'extrême droite où la discipline est reine. Une audace qui ne mène pas bien loin. Cinq ans après, le Mouvement national républicain (MNR) accumule les pertes. Politiques d'abord, de la mairie de Vitrolles aux raclées électorales répétées qui voient le MNR, parti d'un sommet de 3,3 % des voix en 1999, se caler sous la barre des 1 %. Humaines ensuite, avec le départ de la plupart des lieutenants de Mégret. Financières enfin, tant le groupuscule croule sous les dettes. «Il y a un vrai renouvellement politique, un rajeunissement du MNR», veut espérer un de ses rares élus locaux. Mais à se faire lifter, le parti se réduit à peau de chagrin.

Pourtant, les partisans du «national-républicanisme» n'en démordent pas. «Quand on nous entendra, une grande partie de l'électorat de droite tendra l'oreille !» clame Yann Phelippeau, membre du bureau national. «L'obstacle majeur à notre progression est de n'avoir pas réussi à nous séparer du FN dans l'opinion publique», poursuit-il. Encore faudrait-il que ce divorce soit consommé dans les esprits mégrétistes. Car, pour s'identifier, ils s'appuient surtout sur leur hostilité à l'égard du vieux chef : «Le Pen ne va pas rester encore vingt-cinq ans, se rassure Phelippeau. Mégret n'a qu'une cinquantaine d'années... c'est biologique ! On arrive tout doucettement...» Pour patienter, les mégrétistes continuent donc à faire... du lepénisme.