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Libération

Raffarin renonce à amnistier la fraude

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La mesure fiscale ­ à l'efficacité discutable­ était critiquée de toutes parts.
publié le 16 août 2004 à 1h47

L'air des cimes savoyardes a éclairci l'esprit de Jean-Pierre Raffarin. Le 28 juillet, à la veille de son départ en vacances, le Premier ministre avait confirmé lors d'une conférence de presse qu'il avait l'intention d'intégrer au budget 2005 une forme d'amnistie fiscale destinée à favoriser le retour en France de capitaux fraudeurs. Deux semaines plus tard, à l'approche de son retour à Paris, le chef du gouvernement a fait savoir, samedi, qu'il renonçait à inscrire toute disposition de ce type dans son projet de loi de finances. Rien de tel qu'un week-end du 15 août pour opérer un tête-à-queue sans provoquer trop de dégâts.

Officiellement, ce sont les conclusions d'une «étude» technique portant sur l'efficacité de cette mesure dite de «relocalisation des capitaux expatriés» qui aurait eu raison, temporairement, de la réforme. «Il apparaît clairement que cette action doit être engagée au niveau européen, dans la cohérence», a ainsi affirmé vendredi soir Jean-Pierre Raffarin depuis Combloux (Haute-Savoie) où il achevait ses vacances. Et Matignon de récuser, samedi, tout «renoncement» en prétendant que cette formule, inspirée de dispositifs déjà mis en oeuvre en Italie, en Allemagne et en Belgique, «devrait être étudiée à l'automne par la Commission» au niveau européen.

«Immorale». Une façon tout en nuances d'habiller ce qui ressemble fort à une capitulation en rase campagne. Car depuis qu'il a exhumé cette idée d'amnistie fiscale, qu'il avait évoquée une première fois sur Franc