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Souverainistes sans souverain ni sujets

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Le confidentiel parti de Charles Pasqua est suspendu à l'avenir judiciaire de son mentor.
par Mathieu PROST
publié le 17 août 2004 à 1h47

On appelle ça : ruer dans les brancards. Non, le Rassemblement pour la France (RPF) ne se meurt pas, s'insurge-t-on au parti de «Môssieur Charles», mais ça risque de ne pas tarder... Parce que le RPF est un parti très personnifié. Parce que, entre la Bérézina des européennes et la levée de son immunité parlementaire en juillet, Charles Pasqua est aux abois. Il ne reste plus qu'une voie de garage à l'ex-premier flic de France : se présenter aux sénatoriales de septembre. A 77 ans, l'idée de grignoter six ans d'immunité supplémentaires est sécurisante. «Il est obligé de se présenter. Marchiani, c'était le dernier fusible», résume un militant.

Très proche de Pasqua, l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani a été mis en examen et écroué le 2 août dernier pour «recel d'abus de biens sociaux». D'où une certaine réserve dans les rangs du RPF quant à l'avenir d'un parti dont les contours sont plutôt élastiques. Bardé d'une foi indéfectible envers Pasqua, le coordinateur du RPF en Ile-de-France, Jean-Louis Arajol, reconnaît que «la dispersion existe déjà». Du bas de ses 45 ans, cet ex-syndicaliste policier considère, lui, Pasqua «presque comme un père». Arajol en fils putatif ?

Mais avant de songer à la succession du grand homme, il y aurait lieu, selon William Abitbol, d'envisager «la poursuite de l'action engagée depuis quinze ans». La tête de liste de Pasqua dans le Sud-Ouest aux européennes vise l'horizon fin 2005 et le référendum sur la Constitution européenne : «Si c'est une déband