Cumulera, cumulera pas ? Depuis que Jacques Chirac a fermement interdit, le 14 juillet, tout cumul entre un portefeuille ministériel et la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est abstenu de tout commentaire. Son entourage, en revanche, ne s'en prive pas. Et, jusqu'au sein du gouvernement, les cadres de l'UMP sont de plus en plus nombreux à contester ouvertement la pertinence de la règle présidentielle.
«On n'est pas caporalisés au point de ne plus pouvoir parler», se défend Roger Karoutchi, président du groupe UMP au Sénat. «Il n'y a pas fronde, il y a débat», pour ce proche du ministre de l'Economie. Mais dans ce débat, on entend beaucoup plus les adversaires que les partisans de la règle anticumul.
Ainsi Roselyne Bachelot, ancienne porte-parole de Chirac, fait remarquer que «la présidence d'un mouvement politique ne nécessite pas une gestion au quotidien». Eric Raoult, autre chiraquien, se dit convaincu que «beaucoup de gens au gouvernement» pensent comme lui que Sarkozy peut rester ministre et présider l'UMP. C'est sans doute le cas de Patrick Devedjian, qui a failli craquer, hier, à l'antenne d'Europe 1. Le ministre délégué à l'Industrie ne voit «pas d'incompatibilité» entre le fait d'être à la fois ministre et... candidat à la présidence. Un peu plus tard, cet ami de Sarkozy confiait que «le gouvernement a besoin que l'UMP soit à l'avant-garde. Une fois Sarkozy élu, il y aura un fait accompli», alors Chirac devrait transiger.
Dans l'esprit des dissidents procumul, il ne