Pour sa rentrée, Jean-Pierre Raffarin a choisi de faire social. Hier, à l'issue d'une dernière réunion de calage sur le budget 2005 avec le ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy, il a annoncé qu'il renonçait a étaler sur deux ans la hausse du Smic prévue par la loi Fillon en 2005. Grâce à ce renoncement, Jean-Pierre Raffarin a indiqué hier soir devant les caméras de télévision que le Smic horaire aura été augmenté «de l'équivalent d'un 13e mois» entre 2003 et 2005». De même, comme le réclamait le ministre du Travail et de la Cohésion sociale, Jean Louis Borloo, «l'effort global de l'Etat en faveur des allégements des charges sociales et fiscales sera maintenu et renforcé», a précisé Matignon tout en soulignant que ces mesures feront l'objet «d'adaptations». En 2005, les aides aux entreprises sur les bas salaires seront plafonnées aux salaires payés 1,6 fois le Smic et non plus à 1,7 comme prévu. Selon Bercy, cette mesure, défendue par Nicolas Sarkozy, économiserait 1,2 milliard d'euros à l'Etat, soit l'économie qui aurait été réalisée grâce à l'étalement de la hausse du Smic.
Conciliation. Dans le débat sur l'utilisation des fruits de la croissance qui opposait gardiens de l'orthodoxie budgétaire, menés par le locataire de Bercy, et partisans d'une ligne plus sociale, regroupés derrière Jean-Louis Borloo, le Premier ministre a donc joué la conciliation et l'équilibre entre les deux. «Tout le monde y trouve son compte, faisait valoir Matignon, le ministre de l'Economie prése