Nicolas Sarkozy a fini par l'avouer : les dividendes de la croissance sont bien là. Hier le ministre de l'Economie et des Finances a fini par lâcher le chiffre des surplus fiscaux en 2004 : «à peu près 5 milliards d'euros». On pouvait s'attendre à ce que le champion de la réduction de la dette française en profite pour délivrer un message clair sur l'usage futur de la «cagnotte» et son affectation à la réduction du déficit. Or il s'est montré assez évasif : «Il faut rembourser ses dettes et diminuer le déficit, parce que ces dettes et ce déficit pèsent sur notre économie et les engagements que nous avons pris, il faut les respecter, c'est très important», a certes affirmé Nicolas Sarkozy. «Pour autant, a-t-il tempéré, c'est très important aussi de soutenir la consommation car c'est le moteur principal de l'économie française jusqu'à présent, c'est la raison pour laquelle j'ai toujours voulu qu'on revalorise le pouvoir d'achat.»
Du coup Sarkozy laisse planer le doute jusqu'à la présentation du budget, c'est-à-dire le 22 septembre. En fait la doctrine Sarkozy évolue. Lors de son arrivée à Bercy, il prônait l'affectation de la totalité des rentrées fiscales supplémentaires au désendettement. Depuis, il préconise une clé de répartition de deux tiers pour le déficit et d'un tiers pour le soutien à l'économie. Conclusion : le ministre des Finances disposerait de 1,5 milliard d'euros de marge pour boucler le budget 2004, et d'une somme équivalente pour l'année prochaine. Mais qui en