Tout a commencé lorsque, ayant contacté le correspondant permanent de Libération à Pétaouchnock pour lui demander comment, à Pétaouchnock, on dit «Pétaouchnock», la liaison fut brutalement interrompue. «Horreur ! Ils arrivent !», furent ses dernières paroles. Depuis, plus rien, sinon un sifflement suraigu dans l'oreillette du téléphone satellitaire. La direction manda fissa une expédition de secours et, en AG, n'écoutant qu'un élan de solidarité émouvant jusqu'aux larmes, tout le monde fut volontaire pour en discuter. Les membres de l'expédition furent désignés ultérieurement à bulletin secret dans le bureau du chef. Total, nous y voilà. Ce qui n'a rien d'exceptionnel puisqu'un jour ou l'autre, tout le monde a été à Pétaouchnock, aussi sûrement que chez les Grecs pour s'y faire voir. Ce qui d'ailleurs laisse songeur : si la moitié du genre humain est en villégiature à Pétaouchnock et l'autre en Grèce (et pas seulement pour les JO), qui donc est resté ici pour garder la boutique ?
Hors de prix. Pétaouchnock ne se contente donc pas d'être à l'étranger, il est aussi très loin. A vrai dire quelque part, et plus précisément, si l'on tient absolument à appeler les choses par des noms, à équidistance de Dache-les-flots et Trifouillis-les-Oies. Ce grand éloignement a bien entendu favorisé tous les fantasmes.
Et d'abord comment y aller ? En avion, c'est hors de prix. En train, c'est impossible. En car ? Infernal ! En bateau, et puis quoi encore ! En stop, autant se tir