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Libération

Besancenot, communiste individualiste

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Le leader de la LCR se refuse à durer aussi longtemps que Laguiller.
publié le 28 août 2004 à 1h55

Derrière les discours offensifs, les états d'âme pointent. Si, lors de l'ouverture de l'université d'été de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à Port-Leucate (Aude), Alain Krivine a prédit, jeudi, une rentrée chaude pour le gouvernement, Olivier Besancenot, l'autre porte-parole de la LCR, fait part de son spleen. Dans un entretien publié par la revue radicale Contretemps datée de septembre, l'ex-candidat de la LCR à la présidentielle explique qu'il n'entend pas jouer les révolutionnaires professionnels à perpétuité. La figure de proue de la LCR revendique le droit à l'individualisme. Un petit virage libertaire.

Affaire de génération, Olivier Besancenot estime que «la question de l'individualisme représente deux défis pour un révolutionnaire : réhabiliter l'individu au sein du mouvement révolutionnaire et auprès des révolutionnaires, et, en même temps, dans son intervention quotidienne, réhabiliter la question collective auprès des jeunes. Notre projet d'émancipation sociale vise l'émancipation individuelle au final.» Logique avec lui-même, il exclut que la Ligue fasse avec lui ce que Lutte ouvrière (LO) a fait avec Arlette Laguiller. «Je ne veux même pas imaginer que je puisse être le porte-parole de la LCR pendant les trente prochaines années. Je sais que je ne le ferai pas, c'est exclu. Porter une parole collective ou incarner un rôle de représentation publique, c'est se faire violence, c'est une souffrance», poursuit Olivier Besancenot, pour qui «ce discours sur la