Pour les élections sénatoriales du 26 septembre, le facteur risque de ne pas passer. La possible fermeture de quelque 6 000 bureaux de poste dits «de plein exercice», là où ils ne sont pas assez «rentables», est un véritable enjeu de campagne. En tout cas, Jean-Pierre Raffarin semble s'en inquiéter. Mardi soir, le candidat-qui-ne-veut-pas-siéger recevait Jean-Paul Bailly, le président de la Poste, pour lui «souffler dans les bronches», comme l'imagine Didier Aubé, secrétaire fédéral de SUD PTT. Histoire de dire l'importance d'une «concertation étroite, notamment avec les élus locaux», souligne le Premier ministre. Et Bailly d'admettre quelques «maladresses» dans la tenue du dialogue. Sait-il que ce sont des sièges de sénateurs qui sont en jeu ? Jean-Pierre Raffarin, l'homme de Chasseneuil-du-Poitou, s'est donc emparé personnellement du problème, pour ne pas subir à nouveau de revers malvenu.
Moratoire. Depuis le printemps, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) a recueilli les délibérations de maires qui s'estiment, directement ou indirectement, menacés d'une disparition de leur bureau de poste. Plus de 5 200 communes, soit une sur six, ont ainsi déposé un moratoire sur la «modification de la présence postale territoriale». Dans le département de la Vienne, fief de Jean-Pierre Raffarin, les proportions sont identiques : 37 édiles se sont joints à cette première «levée de boucliers». «Je ne manquerai pas de lui en faire part au moment de la campagne», fait savoir le