«Chantage», «folie douce», «hypocrisie», «cacophonie» : Si le patron des patrons veut illustrer le débat sur «le pouvoir des mots» qu'il anime ce matin dans le cadre de l'université d'été du Medef (lire ci-dessus), il lui suffira de puiser dans les déclarations des syndicalistes reçus hier par Gérard Larcher.
Pendant qu'Ernest-Antoine Seillière inaugurait son université d'été, le ministre délégué aux Relations du travail a poursuivi ses consultations de rentrée entamées jeudi dernier avec François Chérèque (CFDT). Et sur les 35 heures, les syndicalistes qu'il a reçus n'ont pas mâché leurs mots.
Le plus soft a été Jean-Luc Cazettes. Le président de la CFE-CGC a simplement fait observer qu'on pouvait «parfaitement, à l'intérieur des 35 heures, trouver des aménagements». Jean-Claude Mailly (FO), qui lui succédait dans le bureau du ministre, a qualifié de «dumping social et fiscal» le «chantage à l'emploi» que pratiquent, selon lui, les entreprises qui menacent de délocaliser si les salariés n'acceptent pas de travailler plus longtemps. Quant à Bernard Thibault (CGT), il en est sorti «pas rassuré» du tout, estimant n'avoir «pas eu de réponse très claire» aux questions posées sur les 35 heures et les délocalisations. Le numéro 1 de la CGT a fait remarquer que «plus de 4 millions de salariés ne sont toujours pas aux 35 heures». Et il a dénoncé ceux qui pratiquent le chantage à l'emploi, insistant auprès de Gérard Larcher pour qu'il organise très rapidement entre les syndicats, le pa